Blog de Katherine Pancol

BlaBlaBlog

Grasses matinées...

Ma vie est devenue une grasse matinée !
Plus d'enfants ! Plus de roman à enfourcher chaque matin et à chevaucher pendant de longues heures ! Plus de lever matinal, de petit déjeuner à préparer, de qu'est-ce quon va manger, ce soir ? de Maman, tu peux faire ci, Maman, tu peux faire ça ? T'as pas vu mon ticheurte, t'as pas vu mes chaussette ? Plus rien ! De la grasse matinée en veux-tu en voilà ! Rien que le chien Chaussette à nourrir une fois par jour (toujours le même menu) et à promener en le gardant à l'oeil, mais d'un oeil bienveillant et distrait. Lui aussi est grand maintenant...
Des piles de livres à lire, des copains et des copines à voir, des dîners dans la cuisine à refaire le monde, de la musique à écouter, des films et des films à rattraper...
Tiens, cela me fait penser que je suis allée voir un film absolument superbe l'autre soir. Il n'est pas encore sorti, mais ne va pas tarder. Il s'appelle "La nuit nous appartient" et le metteur en scène est James Gray. Celui qui avait réalisé "Little Odessa" et The yards". Deux films que j'avais beaucoup aimés...
Mais celui-là est estupéfiant ! L'histoire de deux frères, l'un appartient au milieu louche de la nuit, l'autre est flic. Le papa est super flic. C'est l'histoire des familles qu'on choisit (ou pas), du choix qu'on ne peut pas éviter de faire si on veut donner un sens à sa vie, du prix à payer, de la fidélité, de l'engagement, du poids de l'engagement, de l'amour face à cet engagement...
Les deux acteurs sont juste excellents (Joachim Phoenix, Mark Wahlberg), la fille bombina torrida (Eva Mendès). Et il y a celui que j'aime par dessus tout : le vétéran Robert Duvall qui, lui, est immense !
La première scène du film est torride. On se tord de plaisir sur son siège, mais ce n'est pas crado, c'est enfièvré, emportant, trépidant.
En un mot : j'ai aimé.
J'ai encore deux ou trois films que je vais aller voir en projection et dont je vous parlerai parce que d'après la rumeur (the buzz, comme on dit maintenant !!) ils sont très bien... Dont le dernier Cronenberg (celui qui avait réalisé l'ébouriffant "History of violence")
Et puis je marche dans Paris..
J'avais oublié combien Paris vous coupe le souffle de beauté.
J'achète des livres. Des croissants. J'espionne les gens, je ramasse des notes pour un prochain roman ! Je passe des journées de grasse matinée. Et c'est bon ! Mais c'est bon !
Je pensais qu'après le départ des kids, le départ du roman (14 personnages qui s'envolent d'un coup, ça fait un vide !), je serais triste et déprimée, j'errerais telle lady Macbeth sur les remparts de mon appartement vide, vide... Hé bien ! Non ! je reprends ma vie de jeune fille où je l'avais laissée : du charme, de l'imprévu, des repas au resto, des soirs à se coucher tard car le matin, je peux dormir, dormir !
Un rêve !
Bon, je triche un peu. Parce qu'au roman, j'y retourne. J'essaie de faire des coupes, de le forcer à maigrir. Mais comme lorsque je coupe d'un côté, je rajoute de l'autre, le pauvre ne sait plus sur quel pied danser !
Et puis les enfants, je leur maile, je leur parle au téléphone, je leur tiens la main de loin...
Ils écrivent leurs premiers devoirs en anglais, découvrent les joies du climat humide et froid, du thé anglais, de la délicieuse hospitalité anglaise, et les joies aussi de l'enseignement universitaire plus libre, plus ouvert que celui auquel ils étaient habitués. En un mot, je vais vous dire : ils sont heureux, je suis heureuse...
Y a que le chien Chaussette qui est désemparé. Il pisse sur les rideaux pour montrer sa désapprobation. Les rideaux des chambres des enfants qui sont partis... Il n'est pas d'accord, lui, et le prouve.
Les rideaux trempent dans des bassines d'eau pour le décourager et les débarrasser de l'odeur tenace et il ne sait plus quel morceau de territoire inonder pour signer sa colère !
Quel drôle de chien !
Alors il se replie dans son panier et fait... la grasse matinée !

Here is Calais !

C'est génial : vous m'écrivez pour me parler de mon coup de foudre : l'hôtel de ville de Calais ! Il y a ceux qui le connaissent déjà et le célèbrent, ceux qui sont partis voir quelle tête il avait, ceux qui font des restrictions ( oui mais vous avez vu au milieu de quoi il est planté votre hôtel de ville ?) et même celui qui le prend en photo pour que je l'admire sans devoir aller tourner en rond dans la nuit de Calais !
Merci à tous et à toutes ! C'est ainsi que j'ai l'honneur de vous présenter mon nouvel amour !
Pas mal, non ?

And now, ladies and gentlemen...

Je peux, enfin, dire le titre du livre !
Ce n'est plus défendu !
Et alors...
Et alors...
Le gros bébé joufflu qu'il va falloir que je mette (un peu) au régime s'appellera :

LA VALSE LENTE DES TORTUES

Et il sortira sûrement en février ou en mars 2008...
Le temps de perdre quelques grammes....

Merci pour vos messages de soutien !
Vous aimez les bons gros livres et répugnez aux anorexiques ! Hi ! hi ! hi !
Moi, ça me va très bien !!!

Coup de foudre pour un hôtel de ville...

Que d'événements en 48 heures !
Des résultats d'examen mi fête, mi-chagrin...
Deux enfants partis en Angleterre.
Une maison vide...
Mon fils n'a pas eu son concours français, mais a eu son concours anglais, donc... en voiture pour l'Angleterre et le campus verdoyant du Kent ! Moi, je rayonnais ( j'avais une préférence pour les études anglaises...) lui bougonnait (il aurait bien aimé rester à Paris !). Quant à ma fille, elle s'envolait le même jour pour London ! En 24 heures, la maison s'est vidée et je reste seule avec le chien Chaussette qui cherche ses maîtres en reniflant la moquette...
Le campus anglais est une merveille ! Les gens sont accueillants, souriants, serviables. Tout se passe si facilement. Il n'y a jamais de problèmes... D'ailleurs, on a l'impression que les gens là-bas sont heureux de vivre, heureux d'étudier, heureux d'être vendeur dans un super marché, heureux de vous servir une pizza, heureux de faire la queue, heureux tout le temps ! Comment cela se fait-il ? Et pourquoi, dès qu'on retraverse la Manche pour revenir en France, on ne rencontre que des soupes à la grimace ?
Chaque fois que je vais en Angleterre, je me fais la même réflexion. Il faudra bien que je comprenne un jour...
Ma fille Charlotte a trouvé un appartement à Londres en 24 heures ! Avec un tout petit budget... Elle m'a expliqué comment cela se passait : on visite, on dit oui, on paie un mois d'avance, si on ne paie pas, on vous vire sur le champ, si on paie, on reste. Résultat : il y a plein d'appartements à louer et pas de squatter !
Bref, là-bas, tout roule... Je ne dis pas qu'il ne faut pas se battre ni travailler dur, mais la vie paraît beaucoup plus facile.
Après avoir abandonné mes deux "petits" à la perfide Albion, je suis revenue en France. Et je me suis arrêtée à Calais pour voir le match de rugby. Dans un bel hôtel, au bar, avec un club sandwich... Mais avant d'arriver au bar, j'ai eu un choc. Je suis tombée amoureuse ... d'un bel hôtel de ville, le plus bel hôtel de ville du monde, la huitième merveille de l'univers. Majestueux, riche, généreux, puissant, crémeux !
Je vous raconte : il faisait nuit, j'étais avec un ami, nous cherchions le palace qui allait nous permettre de suivre les exploits du XV de France, nous tournions dans la ville de Calais, nous tournions, tournions lorsque soudain nous débouchons sur une place et là... devant nous... une merveille architecturale, mi tour de Londes, mi Buckingham Palace ! Une sorte de château médieval stupéfiant d'audace, de classe, d'élan vers le ciel. Une ode à l'idée de beauté ! On a fait trois fois le tour de la place pour se remplir les yeux. On se pinçait, on n'y croyait pas. Un peu plus loin, une autre splendeur : le théâtre de la ville !
IL FAUT ALLER VOIR CES DEUX MERVEILLES. IL FAUT VISITER CALAIS rien que pour ça...
Je n'ai pas encore eu le temps de me renseigner sur Internet mais je vais aller consulter le site de la ville de Calais.
Après le régal de l'hôtel de ville, il y eut l'enchantement du match.
Au bar, juste à côté de nous, se tenaient un Américain (ancien pilier de mêlée), un Néo-Zélandais, un Suédois, deux couples d'Anglais et trois Français. On a fait des bonds à chaque essai ( donc on a passé la plupart de la soirée en l'air !)...
Vendredi, c'est France-Irlande. j'espère que je vais continuer à m'envoler...
Sinon, beaucoup moins drôle, mon ordinateur a buggé et toutes les lumières se sont éteintes. Il a fait un drôle de son, genre soufflé qui retombe tout flappi, et ...plus rien ! Il n'a même pas un an ! Je suis allée le porter à réparer dans une grande tour vitrée entre deux échangeurs de périphériques et suis repartie, déconfite.
J'en ai récupéré un vieux que je garde " au cas où..." mais ai perdu une grande partie de mes messages !
L'informatique, c'est formidable... quand ça marche !
Dans une semaine-quinze jours, je le récupérerai, tout fringant, tout propret... Pour combien de temps ?
Voilà, messieurs dames, les dernières nouvelles du front !
Et un dernier hommage, avant de clôturer ce message, au plus bel hôtel de ville du monde !

Enfin...

Ça y est !
J'ai eu la réponse d'Albin Michel. Tutti bene SAUF QUE... le manuscrit calibré donne un livre de 900 pages ! 900 pages à porter à bout de bras, dans le métro, le bus ou le soir, dans son lit douillet ? IMPOSSIBLE.
Vous allez périr étouffé sous le poids, attraper des scolioses, des hernies, des sciatiques, des lumbagos et je vais aggraver le trou de la Sécurité Sociale !
Va falloir que je coupe, que je coupe, que je coupe...
J'aimerais bien que vous me disiez, vous, si un ENORME livre bien joufflu vous décourage ou si, au contraire, vous avez envie de le déguster ?

Sinon... tout va bien et comme on dit "tout roule" !
Ouf ! Je commençais à me fabriquer du mauvais sang...
J'avais oublié que lire 900 pages, d'un coup, ça prend du temps !

Le hic, avec l'écriture d'un roman, c'est ce que ce n'est pas "étalonnable". Il n'y a pas de recettes, de trucs, de secrets, c'est une magie qui opère ou pas. Et la magie, ça ne se décrète pas ! L'histoire que je me raconte ( d'abord à moi-même, comme lorsque, petite, je n'arrivais pas à m'endormir...) peut très bien vous laisser de marbre alors qu'elle m'enchante et me culbute de bonheur !
Prenez l'exemple d' "Un homme à distance" que j'ai adoré écrire... hé bien ! C'est le roman de moi qui a le moins marché !! Vous n'avez pas tellement aimé alors que c'est mon préféré !
Et pourquoi ? Je ne sais pas...

Donc quand on produit le manuscrit devant un oeil étranger, on ne peut s'empêcher de penser "Aïe !Aïe ! Aïe ! est-ce qu'il va aimer l'histoire que je raconte là ?"
D'où les noeuds d'angoisse qui s'accumulent le long du plexus !

J'avais beau nager, marcher, lire Patricia Highsmith ( que je l'aime, celle-là !), les noeuds se serraient, se serraient !
Comme dans un roman de... Patricia Highsmith !

Et puis, il a fallu que je quitte mon petit village normand : le chien Chaussette était tombé fou amoureux d'une chienne en chaleur et se conduisait comme un vaurien. Toutes les journées et toutes les nuits à assiéger sa belle, à hurler de désir sous ses fenêtres, à tenter de l'escalader, à lui coller au train, à lécher le trottoir devant sa porte, à ronger le bas du portail...Il est allé jusqu'à s'agripper au mollet de la propriétaire de la chienne qui l'a ainsi traîné jusqu'à la plage pour le jeter à l'eau !
Faute d'enlacer sa belle, il étreignait le mollet de la dame !
Rien ne l'arrêtait. La dame, épuisée, est venue me supplier d'attacher Chaussette afin de pouvoir vivre en paix.
Chaussette a passé trois jours au bout d'une chaîne dans le jardin à me regarder d'un oeil noir et lourd... jusqu'au jour où il s'est débarrassé de son collier et est reparti incommoder la chienne et sa propriétaire !
Je n'avais jamais connu ce phénomène : les phéromones animales se communiquant à la maîtresse et la rendant infiniment désirable !
J 'ai préféré plier bagages....
Back to Paris...
Et voilà !
Cela m'a permis de retrouver mes deux "petits" et de profiter des derniers jours avec ma fille avant qu'elle ne parte pour London !
Dès qu'on se quitte plus de huit jours, tous les trois, c'est comme si on s'était séparé un mois, un an ! Il faut qu'on fête nos retrouvailles !
Ce que l'on a fait en débouchant une bouteille de champagne...
Chaussette, loin de sa belle, dormait, enroulé sur son coussin.
Il l'avait complètement oubliée !