Hier, j'ai éteint la lumière à 4 h du matin ! La faute à qui ? À Mrs Craddock. Qui est cette importune qui me file des cernes violets et noirs, le matin ?
L'héroïne du roman éponyme de Somerset Maugham.
J'ai ouvert le roman de Somerset avant-hier et depuis je ne l'ai plus lâché. Partout il m'a accompagnée. Je montais l'escalier en lisant, entrais dans le métro en lisant, achetais ma baguette en lisant, promenais le chien Chaussette en lisant, plongeais sous la douche en lisant, séchais les cheveux en lisant et répondais, en lisant, aux impudents qui osaient me parler et détourner mon attention du haletant destin de Mrs Craddock !
Si vous aimez Jane Austen, Edith Wharton, Nancy Mitford et toutes les romancières anglo-saxonnes de cette trempe, précipitez-vous sur "Mrs Craddock". C'est un enchantement. C'est fin, drôle, émouvant, écrit en virtuose, pensé en fin connaisseur de l'âme humaine. Somerset n'avait que 26 ans quand il publia ce roman qui fouille jusqu'au tréfonds l'âme humaine dans ses tressaillements amoureux.
Moi, je suis une fan de Somerset. De ses nouvelles, de ses romans. Je les lis, la salive aux lèvres, le c½ur battant. C'est de la dentelle à croquer sous la dent, du chocolat noir à laisser fondre sous la langue, c'est délicieux, méchant, précis, envoûtant.
En prime, dans l'édition que j'ai trimballée partout, il y a une préface de Linda Lé qui commence ainsi : "l'artiste doit aspirer à la goujaterie avec l'énergie que met le moine dans la convoitise de la sainteté". Rien que cette première phrase m'a entraînée dans un tourbillon que le roman n'a pas ralenti !
Alors pendant deux jours, j'ai illustré la phrase de la nièce d'Emily Dickinson (phrase envoyée par Thierry, un lecteur friand de beaux livres et de belles phrases) qui racontait qu'un jour dans sa chambre, la poétesse avait fait le geste de s'enfermer, pouce et index refermés sur une clef imaginaire : "Juste un tour. Et la liberté."
Juste un tour. Et la liberté de s'enfermer dans un autre monde où l'on est seule à déguster de la dentelle. Pas mal, non ?
Blog de Katherine Pancol
Simone et Georges...
Dimanche matin. Matinée délicieuse où tout le monde dort et où je peux naviguer dans la maison silencieuse. Faire mon litre et demi de thé, lire les journaux que je n'ai pas eu le temps de lire "vraiment" pendant la semaine, finir le livre en cours, picorer, prendre des notes, réfléchir... Bientôt, tout ce silence bruyant d'idées et d'envies va s'écrouler. Un escogriffe affamé va sortir d'une chambre puis un autre, puis une jeune fille ensommeillée va s'étirer, suivie d'une autre et d'une autre, réclamer son litre de thé, son quota de bonnes tartines, de bonnes confitures, de bon fromage... et j'abandonnerai mon silence prospère pour cavaler dans l'appartement et satisfaire les envies de tout le monde !
Un mois de vacances en France pour mes deux géants anglais. Un mois d'appartement rempli de copains, de retrouvailles, de confidences, de musique, de discussions, de trouvailles, de "on dort ici, y a plus de métros pour rentrer" et je découvre des corps endormis sur les canapés et dans les lits. Des corps à qui je demande poliment " vous vous appelez comment ?", pas sûre de toujours retrouver le bon prénom !
C'est que je m'étais vite réhabituée à ma vie de célibataire, moi ! Et l'arrivée des Anglais m'a quelque peu perturbée. Et maintenant, les cours reprennent en Angleterre et il va falloir que je me refasse au vide et à l'absence ! On ne parle pas assez de ces adaptations constantes chez les mères de "grands enfants"... Un jour, maman poule, l'autre jour, femme à son compte. Quelle drôle de gymnastique pour garder l'équilibre. Ne pas en faire trop, ne pas trop se retenir, ne pas trop s'éloigner, donner sans écraser, être là sans avoir l'air d'y être...
Alors, ce matin, en reprenant mes journaux de la semaine page après page, je suis tombée sur cette phrase de Simone de Beauvoir : "je construirai une force où je me réfugierai à jamais" et je me suis dit qu'elle était belle, cette phrase !
Se construire un territoire où on est soi, où on est en sécurité, où on ne dépend de personne et que personne n'a le droit d'envahir et à partir de ce territoire rayonner, donner, apprendre, échanger, partager...
Et je me suis dit aussi que ce devait être le but de toute une vie. Et qu'il fallait presque toute une vie pour la trouver, cette force ! Et la maintenir coûte que coûte contre les courants contraires...
Sinon, sinon...
Je suis allée au théâtre voir une pièce époustouflante de vie, de drôlerie, de méchanceté cachée : "L'hôtel du libre-échange" de Georges Feydeau. Au théâtre de la Colline. Courez y si vous habitez Paris et sa région, précipitez vous dès qu'ils partiront la jouer en tournée. (À partir du 24 février). On rit à s'en fêler les côtes et, sous les rires, on pâlit : c'est une critique féroce des comportements égoïstes et lâches des hommes et des femmes, le dégoût des petits arrangements bourgeois, des petits emballements, des rêves avortés avant d'être déployés, des désirs toujours frustrés. Ça va à toute allure, ça devient loufoque, fou, grinçant, toujours hilarant !
Pas étonnant que Feydeau soit l'auteur le plus étudié dans le monde entier quand on parle écriture et scénario. On revient toujours à lui, à sa précision maniaque et mécanique qui pénètre l'âme humaine comme une perceuse et fait jaillir les vices et les secrets cachés...
Autre merveille, contemporaine celle-là : le dernier film de Ken Loach, "It's a free world". Magnifique ! Un portrait de femme et du monde actuel qui vous cloue dans votre fauteuil de cinéma... Pour un peu, on apprendrait le générique de fin par c½ur ! Le personnage d'Angie, dans le film, vous prend aux tripes. Elle aussi est cruelle et sincère, perdue et déterminée, pleine de force et égarée. Beau portrait de femme, dure et tendre, dans un monde cruel et pas tendre !
Bon, mon temps est révolu. J'entends une porte qui s'ouvre. Un grand escogriffe poilu va entrer dans ma chambre et je vais aller lui faire son bon thé du matin et ses tartines !
Bon petit-déjeuner à tous !
Un mois de vacances en France pour mes deux géants anglais. Un mois d'appartement rempli de copains, de retrouvailles, de confidences, de musique, de discussions, de trouvailles, de "on dort ici, y a plus de métros pour rentrer" et je découvre des corps endormis sur les canapés et dans les lits. Des corps à qui je demande poliment " vous vous appelez comment ?", pas sûre de toujours retrouver le bon prénom !
C'est que je m'étais vite réhabituée à ma vie de célibataire, moi ! Et l'arrivée des Anglais m'a quelque peu perturbée. Et maintenant, les cours reprennent en Angleterre et il va falloir que je me refasse au vide et à l'absence ! On ne parle pas assez de ces adaptations constantes chez les mères de "grands enfants"... Un jour, maman poule, l'autre jour, femme à son compte. Quelle drôle de gymnastique pour garder l'équilibre. Ne pas en faire trop, ne pas trop se retenir, ne pas trop s'éloigner, donner sans écraser, être là sans avoir l'air d'y être...
Alors, ce matin, en reprenant mes journaux de la semaine page après page, je suis tombée sur cette phrase de Simone de Beauvoir : "je construirai une force où je me réfugierai à jamais" et je me suis dit qu'elle était belle, cette phrase !
Se construire un territoire où on est soi, où on est en sécurité, où on ne dépend de personne et que personne n'a le droit d'envahir et à partir de ce territoire rayonner, donner, apprendre, échanger, partager...
Et je me suis dit aussi que ce devait être le but de toute une vie. Et qu'il fallait presque toute une vie pour la trouver, cette force ! Et la maintenir coûte que coûte contre les courants contraires...
Sinon, sinon...
Je suis allée au théâtre voir une pièce époustouflante de vie, de drôlerie, de méchanceté cachée : "L'hôtel du libre-échange" de Georges Feydeau. Au théâtre de la Colline. Courez y si vous habitez Paris et sa région, précipitez vous dès qu'ils partiront la jouer en tournée. (À partir du 24 février). On rit à s'en fêler les côtes et, sous les rires, on pâlit : c'est une critique féroce des comportements égoïstes et lâches des hommes et des femmes, le dégoût des petits arrangements bourgeois, des petits emballements, des rêves avortés avant d'être déployés, des désirs toujours frustrés. Ça va à toute allure, ça devient loufoque, fou, grinçant, toujours hilarant !
Pas étonnant que Feydeau soit l'auteur le plus étudié dans le monde entier quand on parle écriture et scénario. On revient toujours à lui, à sa précision maniaque et mécanique qui pénètre l'âme humaine comme une perceuse et fait jaillir les vices et les secrets cachés...
Autre merveille, contemporaine celle-là : le dernier film de Ken Loach, "It's a free world". Magnifique ! Un portrait de femme et du monde actuel qui vous cloue dans votre fauteuil de cinéma... Pour un peu, on apprendrait le générique de fin par c½ur ! Le personnage d'Angie, dans le film, vous prend aux tripes. Elle aussi est cruelle et sincère, perdue et déterminée, pleine de force et égarée. Beau portrait de femme, dure et tendre, dans un monde cruel et pas tendre !
Bon, mon temps est révolu. J'entends une porte qui s'ouvre. Un grand escogriffe poilu va entrer dans ma chambre et je vais aller lui faire son bon thé du matin et ses tartines !
Bon petit-déjeuner à tous !
Joyeux Noël et bonne année !
C'est comme une guirlande qu'on pose sur les lèvres en fin d'année... Et qui va demeurer ainsi jusqu'au début de l'année suivante !
Joyeuxnoëletbonneannée !
Comment ça va ? Joyeuxnoëletbonneannée...
Et sinon ? Joyeuxnoëletbonneannée !
Dès le 26 décembre, on coupe un bout de la guirlande et on ne dit plus que "bonne année"... En la faisant chanter. En appuyant sur une syllabe ou deux, en développant, en y enfournant un oeil, un sourire, un signe de la main. Au boulanger, au cordonnier, à la caissière de Shopi, au marchand de vins et de jambon, au marchand de journaux, à la dame qu'on croise tous les matins en promenant son chien, au petit vieux qui avance en angle droit et va boire son petit noir au zinc...
Joyeux Noël et bonne année à tous !
L'année 2008. Il y a ceux qui aiment les années paires et ceux qui préfèrent les impaires. Moi, j'aime les chiffres pairs. Je trouve que 2, 4, 6, 8, 0 ça sonne mieux que le reste. Alors l'année prochaine on n'a que du pair...
L'année 2008, c'est l'année des tortues...
"La valse lente des tortues". J'ai les pieds qui me démangent tellement j'ai envie de la danser, cette valse ! Et il faut encore attendre et attendre jusqu'en mars ! Attendre pour voir le livre tout propre, tout beau, tout qui sent bon dans mes mains et moi qui l'ouvre, le renifle, le pèse et le soupèse, le pose contre ma joue...
C'est tellement émouvant de toucher son livre pour la première fois ! C'est comme si on était présenté à son enfant devenu grand. Un enfant qui a tellement changé qu'on ne le reconnaît plus et on ne sait pas comment se comporter avec lui, on saute d'un pied à l'autre, on le regarde par en dessous, on a envie de pouffer de rire, de le prendre, de le serrer, de l'ébouriffer, de lui remettre sa mèche en place, de lui dire de ne pas rentrer trop tard (mais c'est trop tard !), mais on n'ose pas : il est devenu grand et il nous intimide !
C'est une autre personne. On le connaît par coeur, bien sûr, mais il est devenu quelqu'un d'autre...
Eh bien, un livre qui sort de l'imprimerie, c'est tout pareil. Il faut s'habituer...
J'aime pas ce mot "s'habituer" alors je ne m'habitue jamais. Jamais.
Je suis toujours émerveillée.
Je transforme tout en "première fois" en "aventure", en apprentissage.
Ça peut donner un air niais parfois, mais je m'en fiche...
Quand on s'émerveille, on ouvre grand les portes, quand on fait "bôf-bôf", on se les referme en plein nez.
Une lectrice m'a envoyé les mots d'une chanson qui depuis me trotte dans la tête. Un air qui s'accroche et ne s'envole pas. Ça fait comme ça "Jamais on n'aura vu, jamais on ne verra, la famille Tortue courir après les rats, le papa Tortue et la maman Tortue et les enfants Tortues iront toujours au pas..."
Je connais la musique qui va avec les mots parce que les enfants avaient appris cette chanson à l'école. Et je l'aimais beaucoup. Depuis, je me la chante tout le temps. Je la chante en me levant, en me couchant, j'alterne avec Joyeuxnoëletbonne année !
Alors, pour vous tous qui m'accompagnez chaque jour, qui m'envoyez des bouts de votre vie, des bouts d'amitié, de complicité, des airs de musique, des phrases d'écrivains, des recettes de cuisine, des titres de livres, je vais vous chanter "Joyeux Noël et Bonne année" en articulant, en y mettant tout mon coeur, toute ma chaleur... et vous souhaiter tout le bonheur possible du monde (le possible, on est sûr de lui mettre la main dessus...) et que 2008 soit ronde, pleine, gaie, légère, prospère, fructueuse, enrichissante.... Qu'on continue à avancer comme des petites tortues obstinées vers une félicité taillée sur mesure pour nous, de la haute couture !
Joyeuxnoëletbonneannée !
Comment ça va ? Joyeuxnoëletbonneannée...
Et sinon ? Joyeuxnoëletbonneannée !
Dès le 26 décembre, on coupe un bout de la guirlande et on ne dit plus que "bonne année"... En la faisant chanter. En appuyant sur une syllabe ou deux, en développant, en y enfournant un oeil, un sourire, un signe de la main. Au boulanger, au cordonnier, à la caissière de Shopi, au marchand de vins et de jambon, au marchand de journaux, à la dame qu'on croise tous les matins en promenant son chien, au petit vieux qui avance en angle droit et va boire son petit noir au zinc...
Joyeux Noël et bonne année à tous !
L'année 2008. Il y a ceux qui aiment les années paires et ceux qui préfèrent les impaires. Moi, j'aime les chiffres pairs. Je trouve que 2, 4, 6, 8, 0 ça sonne mieux que le reste. Alors l'année prochaine on n'a que du pair...
L'année 2008, c'est l'année des tortues...
"La valse lente des tortues". J'ai les pieds qui me démangent tellement j'ai envie de la danser, cette valse ! Et il faut encore attendre et attendre jusqu'en mars ! Attendre pour voir le livre tout propre, tout beau, tout qui sent bon dans mes mains et moi qui l'ouvre, le renifle, le pèse et le soupèse, le pose contre ma joue...
C'est tellement émouvant de toucher son livre pour la première fois ! C'est comme si on était présenté à son enfant devenu grand. Un enfant qui a tellement changé qu'on ne le reconnaît plus et on ne sait pas comment se comporter avec lui, on saute d'un pied à l'autre, on le regarde par en dessous, on a envie de pouffer de rire, de le prendre, de le serrer, de l'ébouriffer, de lui remettre sa mèche en place, de lui dire de ne pas rentrer trop tard (mais c'est trop tard !), mais on n'ose pas : il est devenu grand et il nous intimide !
C'est une autre personne. On le connaît par coeur, bien sûr, mais il est devenu quelqu'un d'autre...
Eh bien, un livre qui sort de l'imprimerie, c'est tout pareil. Il faut s'habituer...
J'aime pas ce mot "s'habituer" alors je ne m'habitue jamais. Jamais.
Je suis toujours émerveillée.
Je transforme tout en "première fois" en "aventure", en apprentissage.
Ça peut donner un air niais parfois, mais je m'en fiche...
Quand on s'émerveille, on ouvre grand les portes, quand on fait "bôf-bôf", on se les referme en plein nez.
Une lectrice m'a envoyé les mots d'une chanson qui depuis me trotte dans la tête. Un air qui s'accroche et ne s'envole pas. Ça fait comme ça "Jamais on n'aura vu, jamais on ne verra, la famille Tortue courir après les rats, le papa Tortue et la maman Tortue et les enfants Tortues iront toujours au pas..."
Je connais la musique qui va avec les mots parce que les enfants avaient appris cette chanson à l'école. Et je l'aimais beaucoup. Depuis, je me la chante tout le temps. Je la chante en me levant, en me couchant, j'alterne avec Joyeuxnoëletbonne année !
Alors, pour vous tous qui m'accompagnez chaque jour, qui m'envoyez des bouts de votre vie, des bouts d'amitié, de complicité, des airs de musique, des phrases d'écrivains, des recettes de cuisine, des titres de livres, je vais vous chanter "Joyeux Noël et Bonne année" en articulant, en y mettant tout mon coeur, toute ma chaleur... et vous souhaiter tout le bonheur possible du monde (le possible, on est sûr de lui mettre la main dessus...) et que 2008 soit ronde, pleine, gaie, légère, prospère, fructueuse, enrichissante.... Qu'on continue à avancer comme des petites tortues obstinées vers une félicité taillée sur mesure pour nous, de la haute couture !
10, 9, 8, 7, 6, 5, 4, 3, 2, 1....
Ça y est ! 2007 est fini et vive 2008 !
Autant j'aime la soirée de Noël, les cadeaux, la dinde dodue, les mandarines qui giclent, le sapin, les chants de Noël murmurés par Sinatra et Dean Martin, les yeux ronds des enfants découvrant leurs cadeaux, autant je déteste la fin d'année et la fausse impatience devant la nouvelle qui commence. Ah ! la soirée du 31... On est tous là à attendre les douze coups de minuit (et qu'est ce qu'on fait semblant de faire jusqu'à minuit ?) et le fameux décompte "10, 9, 8, 7, 6, 5..." où on se demande, anxieux, qui va se jeter sur vous en premier pour vous rouler le premier patin de l'année. Le mari guette la femme, la femme essaie d'éviter (ou pas !) le mari qui la guette, les enfants sautent sur place, le papy tâtonne et cherche sa mamy qui a glissé sous le canapé, on se plaque de gros baisers mouillés en répétant les mêmes mots si usés, si usés. Pour peu qu'il y ait Arthur en fond d'écran, c'est le spleen assuré...
Heureusement, le lendemain, c'est le premier, un jour tout neuf, tout blanc où il n'y a rien d'écrit parce que tout le monde somnole, accablé par une digestion impossible. Le premier janvier, on peut se lever tôt, prendre son thé ou son café dans la cuisine déserte et se faire plein de bonnes résolutions qui ne tiendront qu'un tout petit moment. Jusqu'au premier croissant bien gras (344 calories, le croissant au beurre !) qui écroulera la bonne résolution de ne manger que des carottes râpées et des radis. La première démission devant le croissant suivie par toutes les autres qui écroulent le château de cartes des bonnes résolutions !
Cette année, j'ai passé Noël et le 31 "à la neige".
La neige, c'était bien. J'ai retrouvé le goût de glisser sur des skis.
Normalement, je déteste glisser sur des skis, mais cette fois-ci, grâce à Super Laurence, monitrice de ski de son état et copine à moi de son plein gré, j'ai retrouvé le goût de glisser. Et je me suis même bien amusée.
Le matin, je bossais sur mes "épreuves" (le roman imprimé, mais pas broché...) et l'après-midi, je glissais. Le matin, je traquais la coquille et la faute d'orthographe qu'on laisse toujours passer, la répétition qui saute aux yeux et qu'on ne voyait pas avant et l'après-midi, j'écrasais les bosses et les coquilles ! Que du bonheur !
Alors, en ce début janvier 2008, à mon tour de vous sauter au cou et de vous plaquer deux gros baisers virtuels avec tous mes v½ux de belle et bonne année et un gros bouquet de bonheur que vous composerez comme vous le désirez...
Merci à tous ceux qui m'ont envoyé leurs v½ux et des cartes virtuelles (certaines ont fait sauter mon écran !), merci à vous d'avoir pensé à moi au milieu de votre décompte fatidique, 10, 9, 8, 7, 6, 5, 4, 3, 2, 1...
Et pour tous ceux et celles qui ont pris de bonnes résolutions, courage, courage ! Plus que 360 jours à tenir bon devant le croissant gras et la longue liste de bonnes résolutions !
Autant j'aime la soirée de Noël, les cadeaux, la dinde dodue, les mandarines qui giclent, le sapin, les chants de Noël murmurés par Sinatra et Dean Martin, les yeux ronds des enfants découvrant leurs cadeaux, autant je déteste la fin d'année et la fausse impatience devant la nouvelle qui commence. Ah ! la soirée du 31... On est tous là à attendre les douze coups de minuit (et qu'est ce qu'on fait semblant de faire jusqu'à minuit ?) et le fameux décompte "10, 9, 8, 7, 6, 5..." où on se demande, anxieux, qui va se jeter sur vous en premier pour vous rouler le premier patin de l'année. Le mari guette la femme, la femme essaie d'éviter (ou pas !) le mari qui la guette, les enfants sautent sur place, le papy tâtonne et cherche sa mamy qui a glissé sous le canapé, on se plaque de gros baisers mouillés en répétant les mêmes mots si usés, si usés. Pour peu qu'il y ait Arthur en fond d'écran, c'est le spleen assuré...
Heureusement, le lendemain, c'est le premier, un jour tout neuf, tout blanc où il n'y a rien d'écrit parce que tout le monde somnole, accablé par une digestion impossible. Le premier janvier, on peut se lever tôt, prendre son thé ou son café dans la cuisine déserte et se faire plein de bonnes résolutions qui ne tiendront qu'un tout petit moment. Jusqu'au premier croissant bien gras (344 calories, le croissant au beurre !) qui écroulera la bonne résolution de ne manger que des carottes râpées et des radis. La première démission devant le croissant suivie par toutes les autres qui écroulent le château de cartes des bonnes résolutions !
Cette année, j'ai passé Noël et le 31 "à la neige".
La neige, c'était bien. J'ai retrouvé le goût de glisser sur des skis.
Normalement, je déteste glisser sur des skis, mais cette fois-ci, grâce à Super Laurence, monitrice de ski de son état et copine à moi de son plein gré, j'ai retrouvé le goût de glisser. Et je me suis même bien amusée.
Le matin, je bossais sur mes "épreuves" (le roman imprimé, mais pas broché...) et l'après-midi, je glissais. Le matin, je traquais la coquille et la faute d'orthographe qu'on laisse toujours passer, la répétition qui saute aux yeux et qu'on ne voyait pas avant et l'après-midi, j'écrasais les bosses et les coquilles ! Que du bonheur !
Alors, en ce début janvier 2008, à mon tour de vous sauter au cou et de vous plaquer deux gros baisers virtuels avec tous mes v½ux de belle et bonne année et un gros bouquet de bonheur que vous composerez comme vous le désirez...
Merci à tous ceux qui m'ont envoyé leurs v½ux et des cartes virtuelles (certaines ont fait sauter mon écran !), merci à vous d'avoir pensé à moi au milieu de votre décompte fatidique, 10, 9, 8, 7, 6, 5, 4, 3, 2, 1...
Et pour tous ceux et celles qui ont pris de bonnes résolutions, courage, courage ! Plus que 360 jours à tenir bon devant le croissant gras et la longue liste de bonnes résolutions !
Un 19 décembre...
Je suis toute triste depuis le début de ce mois de décembre.
Plus tellement envie de faire des galipettes de joie...
Il y a un an pile aujourd'hui mourait mon meilleur ami. Il s'appelait Laurent, il avait 39 ans et demi, il était fou de livres, de films, de théâtre, de chocolats, de macarons de chez Ladurée, de nuits blanches à parler de tout ce qui bouge dans la vie et le rendait heureux... Il chantonnait tout le temps "la vie est belle, la vie est belle" et il la rendait belle par mille attentions.
Il était comme un frère que je me serais choisie. Sur la même portée de notes que moi. On se regardait et on riait dans les yeux sans rien dire. On se heurtait l'épaule et on se réconfortait. On écoutait un infime silence dans la voix de l'autre et on se partageait le chagrin sans rien dire. Quand on partait en vacances, il empoignait deux valises pleines de livres et un sac de vêtements et de brosses à dents ! Dans toutes les villes du monde, on visitait en premier... les librairies !
Et puis, il est parti. Il y a un an, aujourd'hui. Et depuis, il manque, il manque tellement.
Et depuis le début de ce mois de décembre, il y a comme un compte à rebours qui file. Comme s'il n'était pas vraiment parti et qu'il y avait encore une chance qu'il revienne... Comme c'est bizarre, la symbolique des dates !
Et depuis un mois, je suis à côté de mes pompes.
Dans un brouillard blanc.
Je fais comme si tout allait bien, mais je claudique, je vagabonde...
J'oublie tout, je ne pense à rien de précis, je dis oui, je dis non et je ne sais pas ce que j'ai promis.
Heureusement, il y a la vie. Les enfants qui reviennent d'Angleterre et la maison, soudain, qui déborde de copains, de bruits, de musique. Des hordes qui arrivent et s'embrassent, s'enlacent, sautent en l'air et moi, j'attrape des bouts de vie et je me refais un sourire.
La vie qui continue...
Je viens de recevoir les épreuves de "La valse lente des tortues". Le premier jeu d'épreuves. C'est le livre imprimé comme pour de vrai, mais pas relié. En feuilles volantes. C'est impressionnant parce que ça fait un gros paquet. Il faut le lire, le corriger, le renvoyer à l'éditeur qui fera un second jeu d'épreuves à relire, à re-corriger et ensuite, direction l'imprimeur pour de bon...
On traque l'erreur de typo, la coquille, les guillemets pas refermés, la répétition d'un mot, un espace oublié. Il faut avoir les yeux d'un détective, ne rien laisser passer, être à l'affût, aux aguets...
Finalement, ils ont tout fait tenir en 677 pages ! Après m'avoir effrayée, sermonnée, tancée. "C'est trop long, c'est trop gros, c'est impossible à lire dans le RER et le métro..." Ils se sont débrouillés et tout tient en 677 pages. Clair, lisible, aéré. C'était bien la peine de faire tout un pataquès ! Bon d'accord, j'ai coupé une soixantaine de pages, mais j'ai rajouté deux scènes...
Alors je vais partir en vacances avec le gros paquet d'épreuves sous le bras parce que je dois tout rendre début janvier. Je vais regarder la neige par la fenêtre et faire de la luge entre deux relectures !
Ou du ski, si je m'accorde une journée entière de loisir !
Et s'il fait beau et pas trop froid.
Je déteste le ski quand il fait glacé, qu'on a les doigts raides et gelés, qu'on se prend les bâtons de ski du voisin dans la file d'attente des remontées et qu'on ne peut même pas râler parce qu'on a les lèvres gercées.
Voilà, c'est décousu, c'est de guingois, mais c'est comme ça.
C'est un 19 décembre et cette date sera définitivement un jour que je n'aimerai pas. Pour le restant de ma vie...
Plus tellement envie de faire des galipettes de joie...
Il y a un an pile aujourd'hui mourait mon meilleur ami. Il s'appelait Laurent, il avait 39 ans et demi, il était fou de livres, de films, de théâtre, de chocolats, de macarons de chez Ladurée, de nuits blanches à parler de tout ce qui bouge dans la vie et le rendait heureux... Il chantonnait tout le temps "la vie est belle, la vie est belle" et il la rendait belle par mille attentions.
Il était comme un frère que je me serais choisie. Sur la même portée de notes que moi. On se regardait et on riait dans les yeux sans rien dire. On se heurtait l'épaule et on se réconfortait. On écoutait un infime silence dans la voix de l'autre et on se partageait le chagrin sans rien dire. Quand on partait en vacances, il empoignait deux valises pleines de livres et un sac de vêtements et de brosses à dents ! Dans toutes les villes du monde, on visitait en premier... les librairies !
Et puis, il est parti. Il y a un an, aujourd'hui. Et depuis, il manque, il manque tellement.
Et depuis le début de ce mois de décembre, il y a comme un compte à rebours qui file. Comme s'il n'était pas vraiment parti et qu'il y avait encore une chance qu'il revienne... Comme c'est bizarre, la symbolique des dates !
Et depuis un mois, je suis à côté de mes pompes.
Dans un brouillard blanc.
Je fais comme si tout allait bien, mais je claudique, je vagabonde...
J'oublie tout, je ne pense à rien de précis, je dis oui, je dis non et je ne sais pas ce que j'ai promis.
Heureusement, il y a la vie. Les enfants qui reviennent d'Angleterre et la maison, soudain, qui déborde de copains, de bruits, de musique. Des hordes qui arrivent et s'embrassent, s'enlacent, sautent en l'air et moi, j'attrape des bouts de vie et je me refais un sourire.
La vie qui continue...
Je viens de recevoir les épreuves de "La valse lente des tortues". Le premier jeu d'épreuves. C'est le livre imprimé comme pour de vrai, mais pas relié. En feuilles volantes. C'est impressionnant parce que ça fait un gros paquet. Il faut le lire, le corriger, le renvoyer à l'éditeur qui fera un second jeu d'épreuves à relire, à re-corriger et ensuite, direction l'imprimeur pour de bon...
On traque l'erreur de typo, la coquille, les guillemets pas refermés, la répétition d'un mot, un espace oublié. Il faut avoir les yeux d'un détective, ne rien laisser passer, être à l'affût, aux aguets...
Finalement, ils ont tout fait tenir en 677 pages ! Après m'avoir effrayée, sermonnée, tancée. "C'est trop long, c'est trop gros, c'est impossible à lire dans le RER et le métro..." Ils se sont débrouillés et tout tient en 677 pages. Clair, lisible, aéré. C'était bien la peine de faire tout un pataquès ! Bon d'accord, j'ai coupé une soixantaine de pages, mais j'ai rajouté deux scènes...
Alors je vais partir en vacances avec le gros paquet d'épreuves sous le bras parce que je dois tout rendre début janvier. Je vais regarder la neige par la fenêtre et faire de la luge entre deux relectures !
Ou du ski, si je m'accorde une journée entière de loisir !
Et s'il fait beau et pas trop froid.
Je déteste le ski quand il fait glacé, qu'on a les doigts raides et gelés, qu'on se prend les bâtons de ski du voisin dans la file d'attente des remontées et qu'on ne peut même pas râler parce qu'on a les lèvres gercées.
Voilà, c'est décousu, c'est de guingois, mais c'est comme ça.
C'est un 19 décembre et cette date sera définitivement un jour que je n'aimerai pas. Pour le restant de ma vie...